Huiles essentielles désinfectantes

Claire Delaigue

Evoquer les huiles essentielles désinfectantes en aromathérapie pratique revient à parler de produits souples d’emploi pour soigner une blessure. Autrement dit, d’huiles essentielles qui contiennent des composés alcooliques naturels propres à empêcher la prolifération bactérienne sur une zone où la barrière de la peau a été rompue (une plaie, une coupure, une brûleur ou une écorchure).

Mais il existent d’autres huiles essentielles désinfectantes elles aussi et bien plus. Par définition, ces huiles-là, anti-infectieuses, anti bactériennes et/ou anti virales, contiennent en plus des alcools des phénols. Très puissantes, elles sont aussi délicates à utiliser. 

Il est important de savoir que les composés phénolés de ces huiles essentielles désinfectantes ont un très large spectre d’action. Peu de souches infectieuses leur résistent. En contrepartie, elles présentent le double inconvénient d’être dermo-caustiques et hépato-toxiques à partir d’une certaine dose. Certes, elles sont capables d’enrayer une infection qui se déclare dans le tube digestif, dan la sphère uro-génitale (cystite, infection vaginale), un début d’angine ou d’otite (infection ORL) et même  pulmonaire. Mais encore une fois, elles réclament de vraies précautions d’emploi.

Pour ce qui concerne le traitement de maladies infectieuses par utilisation d’huiles essentielles désinfectantes à phénols, le diagnostic d’un médecin et une prescription de remèdes à base d’huiles essentielles sont indispensables : gélules, suppositoires, ovules gynécologiques feront l’objet d’une préparation magistrale en pharmacie selon les dosages précisés par l’ordonnance du médecin aromathérapeute. Citons parmi ces produits à vertus antibiotiques la cannelle, le clou de girofle, la sarriette, l’origan et le thym à thymol.


Revenons à l’utilisation d’huiles essentielles désinfectantes à alcools (qu’on appelle aussi monoterpénols), les seules que vous pouvez sans crainte employer pour soulager les petits bobos de tous les jours. Par exemple, une coupure nette et un peu profonde. Ou encore, une surface de peau assez étendue et écorchée (chute, accident de vélo, etc.). 

Les huiles essentielles désinfectantes que je vais citer vont tour à tour assurer l’asepsie de votre blessure,  désinfection, l’arrêt d’un saignement éventuel et une cicatrisation rapide.

Qui plus est, une bonne nouvelle : ces produits sont bien tolérés par la peau, même pures. Généralement, leur utilisation par application (quelques gouttes, puis pénétration par massage doux) est indolore ou très peu sensible. La peau, épiderme et derme et les tissus meurtris, brûlés ou déchirés, sont respectés par ces plantes aux vertus antalgiques ou analgésiques (anti douleur).

- l’huile essentielle d’arbre à thé (tea tree) est la toute premières des huiles essentielles désinfectantes à utiliser. Ex aequo avec l’huile essentielle de lavande. A noter d'ailleurs que l’huile essentielle de lavande fine est particulièrement intéressante en aromathérapie. En effet, elle compte parmi les huiles essentielles désinfectantes. Mais elle participe aussi  activement au processus de cicatrisation. Un doublon de bienfaits et vertus que partagent aussi les huiles essentielles de lavande aspic et de lavandin, abrial ou grosso

- l’huile essentielle de géranium fait aussi partie des huiles essentielles désinfectantes. Riches en alcools, douces pour a peau, elle présente l’avantage de stopper les saignements

- l’huile essentielle de niaouli peut être employée comme désinfectant, ainsi que l’huile essentielle de cajeput. Toutes deux appartiennent d’ailleurs au même Genre botanique que le tea tree (Melaleuca)

  

Toutes ces huiles essentielles désinfectantes peuvent être utilisées pures en première intention et pour les heures qui suivent, puis diluées à 50% dans de l’huile de calophylle ou du beurre de karité, très cicatrisants.